Revue Hypnose

Hypnose, stress et intéractions neuro-digestives

Pr Bruno BONAZ
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Vers de nouveaux possibles

Bruno BONAZ – Professeur à la Clinique Universitaire d’Hépato-Gastroentérologie, CHU de Grenoble. Chercheur à l’Unité Inserm U836 « Stress et Interactions Neuro-Digestives », Grenoble Institut des Neurosciences (GIN).

Dans nos contrées cartésiennes, l’arrivée des connaissances sur le système nerveux entérique a mis 20 ans. Mais maintenant, nos chercheurs sont pleinement activés pour mieux connaître le fonctionnement de ces intenses et subtils flux d’informations. Dans le but de les rétablir quand ils sont perturbés, grâce, notamment, à l’hypnose thérapeutique.

RELATIONS NEURO-DIGESTIVES

Le tube digestif possède une autonomie propre, grâce au système nerveux intrinsèque (SNI) ou système nerveux entérique, encore appelé « deuxième cerveau ». Cependant, notre cerveau et notre tube digestif (TD) communiquent de façon bidirectionnelle par l’intermédiaire du système nerveux autonome (SNA) et les organes circumventriculaires. Cette communication assure un fonctionnement intégré pour assurer le contrôle des fonctions digestives telles que la motricité, la sensibilité, l’immunité, la satiété ; ces fonctions pouvant devenir, dans certaines conditions, pathologiques.

Le système nerveux autonome

Il comprend les systèmes nerveux sympathique et parasympathique, classiquement antagonistes, représentés notamment par les nerfs splanchniques, le nerf pneumogastrique et le parasympathique sacré. Ce sont des systèmes mixtes comprenant essentiellement des fibres afférentes (80 % pour le nerf vague, 50 % pour les nerfs sympathiques) véhiculant les informations en provenance du tube digestif vers le système nerveux central (SNC) et inversement. Les efférences sympathiques comprennent des neurones qui ont leur origine au niveau de la moelle épinière (T5- L2) et qui s’articulent avec des neurones des chaînes sympathiques et des nerfs splanchniques qui innervent le TD. Le neurotransmetteur est la noradrénaline. Les neurones spinaux (T5-L2) sont sous l’influence de voies descendantes modulatrices provenant de l’hypothalamus et du tronc cérébral.

Les efférences parasympathiques comprennent :

– le contingent efférent du nerf vague qui prend son origine au niveau du bulbe et qui s’articule avec des neurones situés dans la paroi digestive, au sein du SNI. Le nerf vague innerve tout le tractus digestif jusqu’au colon transverse encore que, pour certains anatomistes, il innerverait tout le tube digestif chez l’Homme ;

– le contingent efférent parasympathique pelvien (S2-S4) qui constitue les nerfs pelviens qui vont s’articuler avec des neurones situés dans le TD. Le parasympathique pelvien innerve la fin du tube digestif et la vessie. Le neurotransmetteur est l’acétylcholine.

Les voies afférentes : elles véhiculent les informations en provenance du TD vers le SNC et permettent au SNC d’être informé, de façon consciente ou inconsciente, par notre TD. A l’exception de la douleur, la plupart des informations nerveuses provenant des viscères ne sont pas conscientes, excepté dans des conditions pathologiques.

Les afférences vagales sont sensibles aux nutriments contenus dans la lumière digestive, elles contiennent des chémorécepteurs, thermorécepteurs, osmorécepteurs, mécanorécepteurs.

Les afférences sympathiques véhiculent essentiellement les voies de la douleur viscérale digestive vers la moelle épinière.

Les organes circumventriculaires

Ils sont situés en dehors de la barrière hémato-encéphalique. Ils ont pour nom notamment : « organe subfornical, glande pinéale, area postrema, organe vasculaire de la lamina terminalis ». Ils sont « sensibles » au contenu vasculaire (interleukines, électrolytes notamment) circulant. Ces organes sont en relation avec des neurones à proximité, situés dans le SNC, qui vont activer des centres autonomiques bulbaires et l’hypothalamus (axe corticotrope). La finalité est d’intégrer un message périphérique et d’entraîner une réaction adaptée pour assurer l’homéostasie. Ils interviennent dans la régulation cardio- vasculaire, la balance hydro-électrolytique, la fonction immune, la régulation de la température corporelle, l’alimentation, la balance métabolique et énergétique, la reproduction.

Intégration centrale des informations digestives

L’intégration centrale des informations digestives véhiculées par les afférences viscérales sympathiques et parasympathiques se fait au niveau du bulbe (noyau du tractus solitaire) pour le nerf vague, et au niveau de la moelle épinière thoraco-lombaire et sacrée pour le système sympathique et parasympathique sacré, respectivement. De là l’information va être intégrée au niveau du cerveau dans les centres de la douleur (cortex sensitif), au niveau de l’hypothalamus, du tronc cérébral, et des structures limbiques (amygdale notamment), intervenant dans les émotions. Cette intégration centrale consciente ou inconsciente va donner lieu à des réponses comportementales, autonomiques (activation ou inhibition du SNA), motrices, endocriniennes (activation de l’axe hypothalamohypophysaire-surrénalien ou axe corticotrope).

La fonction autonomique est intimement liée au fonctionnement du SNC et aux émotions. C’est le cas des effets du stress sur le TD et des désordres mentaux, spécialement la dépression et les désordres anxieux, associés notamment aux troubles cardio-vasculaires mais également aux troubles du TD.

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